L’art topiaire consiste surtout à créer des sculptures végétales les plus variées, soit pour des sujets isolés, soit pour des arbres ou arbustes en groupes.
Dans l’art topiaire, la sphère est présente depuis l’Antiquité, mais était plus rare à cette époque que le cylindre ou le cône. La boule symbolise la terre et la divinité, quel que soit le nom qu’elle adopte. C’est une forme de perfection. Elle occupe dans le jardin une place privilégiée. Elle est employée pour elle-même, en solitaire ou en groupe, suivant l’effet recherché.
Parfaitement taillée, elle fascine comme un joyau dans le jardin. Ses lignes courbes, féminines, nobles et sensuelles attirent l’oeil. La boule est aussi un élément décoratif des formes composées. C’est l’une des formes les plus simples à créer dans l’art des topiaires.
La taille en nuage met bien en évidence la belle écorce de l’arbuste. La silhouette est rendue imposante par la densité des “nuages” de feuillage au vert très sombre. Autour, boules de buis panaché, megrums, ifs, juniperus constituent un écrin.
La Renaissance italienne et les jardins à la française du 17ème et 18ème siècles ont mis en valeur la rigueur des formes géométriques: les haies, les bordures, les ornementations, les labyrinthes réguliers ont fait oublier la diversité des formes libres.
Près du pont chinois, le vaste coussin de buis à bordure aux contours sinueux accueille cette forme de buis doré à laquelle on peut prêter des contours féminins.
La tranquillité de son repos au bord de l’eau semble gardée par trois sentinelles dressées d’ifs à la silhouette sombre.
Plus loin, le chèvrefeuille arbustif s’étale en grand coussin d’où émerge un ensemble de buis sculptés en dôme. En contraste avec ces formes arrondies moutonnantes, trois buis taillés en cylindre pointent vers le ciel.
Près du bassin des arums, la couleur dorée accentue, par son éclairage, le relief d’un moutonnement mêlant chèvrefeuille arbustif et buis (doré et vert).
Au coeur d’un coussin de buis taillé, un cyprès de l’Arizona aux aiguilles bleutées étend ses branches sinueuses qui ressemblent aux tentacules mouvantes d’une pieuvre. Les moutonnements de buis alentour évoquent les vagues, la mer houleuse, complétant parfaitement le tableau.
La haie taillée est l’une des applications les plus courantes de l’art topiaire. Elle se diversifie dans son application (labyrinthe ou broderie) Parmi les roses blanches, un labyrinthe régulier, en boulingrin apparaît non loin de la terrasse arrière à l’Italienne. On y contemple des milliers de roses blanches. Un labyrinthe pour le regard, et un autre, le labyrinthe des champs, pour s’y perdre et oublier ses soucis. Un dédale au milieu de constructions naturelles et fantaisies.
Nuages, obélisques, plateaux superposés, jeux de gazon composent ces sculptures naturelles. Plusieurs plantes au port court permettent une taille plus facile: l’if et le buis pour les arbustes et les haies, le lonicera megrum pour les couvre sols.
Vendeuvre ira jusqu’à vous montrer des pièces de verdure, qu’on nommait chambres à l’époque, des haies de charmes taillés dissimulant curiosités et surprises.
L’art topiaire atteindra son apogée avec la naissance du jardin à la française : souci de la perspective, importance de la vue, et degrés adaptés à une promenade éblouissante.
Malgré le retour à la nature, l’art topiaire ne disparaîtra pas pour autant, on verra apparaître de nouvelles figures liés à la nature : vases, cascades de verdure.
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