Vendeuvre

Flammes, odeurs et objets du quotidien : les cuisines de Vendeuvre restituent la vie d’autrefois

Au sous-sol du Château de Vendeuvre, loin des pièces de réception, se déploie un univers à part : celui de la cuisine. Ou plutôt des cuisines, au pluriel, tant les fonctions y sont diversifiées — préparation des mets, salaison et découpe des viandes, puisage et usage de l’eau — comme dans toute maison des champs. Dès l’entrée, le visiteur est saisi par une atmosphère particulière : l’odeur des oignons, la chaleur des braises, les reflets mordorés des cuivres soigneusement accrochés.

Ici, tout semble prêt à reprendre son service. Le potager en pré d’auge attend les tourtières et les grosses casseroles en cuivre. La table de boucherie garde l’empreinte des découpes.

Dans la lavanderie, les seaux en bois, la fontaine à eau potable et la coussote, ingénieux robinet mobile en cuivre typique du XVIIIe siècle, restituent avec précision le fonctionnement quotidien de cette pièce d’eau. C’est ici que l’on puisait, transvasait, rincait : chaque objet témoigne d’un usage précis, au service des multiples besoins domestiques du château.

À Vendeuvre, la vie domestique est soigneusement restituée, dans ses moindres détails.

🔸 Dans certaines maisons nobles, les cuisines étaient si vastes qu’on y trouvait non seulement des fourneaux et un billot pour la viande, mais aussi une table de boucherie, une pompe à eau, et parfois même… un plancher en fonte pour éviter les incendies !

🔸 Au château d’Ivry, les cuisines étaient si bien conçues qu’on les considérait comme « les plus belles qu’il y ait probablement en Europe », avec des voûtes solides, des conduits pour l’eau, et un accès discret par un corridor souterrain.

Le potager en pré d'Auge

Chauffé par la braise, il permettait une cuisson plus douce et plus régulière que la flamme directe de la cheminée. À Vendeuvre , le potager complétait l’âtre : ici mijotaient les potages, les sauces et les légumes, tandis que les pièces de viande rôtissaient sur la crémaillère ou le tourne-broche.

La chaleur dégagée, convenait parfaitement aux cuissons longues ou délicates.

Le tourne-broche : mécanique du festin

Dans la grande cheminée, le tourne-broche occupait une place centrale. On remontait la pierre de lest suspendue à une corde, on activait la manivelle, et le mécanisme se mettait en marche : lentement, avec régularité, le rôti tournait sur sa broche de fer. En dessous, une lèchefrite recueillait les jus et les sauces, que l’on arrosait soigneusement pour ne rien perdre de la saveur. À la fois rustique et précis, ce dispositif permettait de rôtir viandes et volailles à point, sans relâche — jusqu’au festin.

Le four de ménage : l’ancêtre du micro-ondes

Discret dans l’angle de la cuisine, le four de ménage faisait office de réchauffe-plat bien avant l’électricité. On garnissait le tiroir en fonte de braises, on plaçait le mets à réchauffer dans la cavité, puis on refermait soigneusement la porte. La chaleur enveloppante remontait doucement, sans flamme directe, et la fumée s’échappait par un conduit vertical. Pratique, rapide, et sans dénaturer les saveurs : c’était, en quelque sorte, le micro-ondes du XVIIIe siècle, version charbon de bois.

Informations pratiques :

📍 Château de Vendeuvre – 
🗓️ Ouvert tous les jours à partir du 1er avril
⏰ Horaires : 14h00– 18h00
🎟️ Inclus dans le billet d’entrée du château ou des jardins

🔍 Prolongez la découverte… en version miniature

Après avoir visité les cuisines grandeur nature, rendez-vous dans l’orangerie du château pour une immersion étonnante dans le monde culinaire en réduction. On y découvre une cuisine miniature entièrement meublée, avec son vaisselier, sa batterie de casseroles en cuivre, ses bouteilles, son potager de cuisson et même une porcelaine de cuisine en version enfantine. Chaque détail est fidèlement reproduit, jusque dans la finesse des objets, évoquant à la fois l’éducation des jeunes filles de bonne famille… et la joie de partir chez Lilliput.

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